Suite à son
passage à Cotonou pour présenter le travail effectué par l’association ATO lors
de la réunion autour du " Projet de compétitivité et de tourisme
transfrontalier ", j'ai eu le plaisir de rencontrer Laurence Duthu, manager
et directrice adjointe du centre ATO. L'association, qui a créé l’unique centre
de réhabilitation au Bénin pour les primates, cherche à informer la population
et les autorités béninoises sur la richesse de leur patrimoine que représente
la biodiversité au Bénin. Aujourd'hui, l’une de leurs priorités est de faire
connaître l’action d’ATO en attirant l'attention des autorités publiques sur
l’intérêt pour la sauvegarde de la faune sauvage et des diverses espèces vivant
au Bénin, notamment les primates.
C'est en 2013 que le centre d’ATO ouvre ses
portes au Bénin pour accueillir et soigner les primates et la faune sauvage. A
la recherche d'un emplacement qui puisse accueillir son centre, Véronique
Tessier, fondatrice d’ATO et directrice du centre, a pu négocier l'installation
de ses locaux en rénovant un bâtiment d'un centre désaffecté situé près du
village Manigri, aux abords de la forêt classée des Monts Kouffé, à 7 km de
Bassila. Jusqu'ici, il n’existait aucune structure pour prendre en charge les
animaux blessés, orphelins ou confisqués. Mais avant tout, l’objectif premier
est de recueillir les singes détenus illégalement, soigner les animaux
orphelins et les réadapter à leur milieu naturel. Ces 2 françaises entièrement
bénévoles, aidées par 4 salariés, assurent le fonctionnement et la logistique
des besoins du centre (soins, construction des enclos, nourritures, formalités,
etc..). Actuellement le centre accueille 37 singes et 2 antilopes orphelines.
C'est un travail au quotidien de nourrir au biberon et materner les bébés
orphelins dont les mères ont été tuées pour la viande de brousse, de soigner
les traumatismes des jeunes singes suite à une saisie par les gardes forestiers
lors de braconnages ou de détentions illégales pour la vente "d'animaux de
compagnie", de trouver des stratagèmes de socialisation de groupes entre
les jeunes singes et les adultes, nettoyer leurs espaces de vie.
Véronique et Laurence, assistées par les gardes
forestiers, veulent sensibiliser la population au respect et à la protection des primates et attirer l'attention
du public sur une probable disparition de ces espèces si rien n'est fait pour
eux. La chasse, le braconnage, la détention illégale de primates, le trafic de
bébés singes et la déforestation ont accéléré le processus d'extermination des
singes. Il faut savoir que les chimpanzés ne sont plus recensés au Bénin depuis
30 ans. Afin de limiter les conflits hommes/animaux, il devient capital de
soutenir et d’œuvrer en faveur du développement durable des
communautés béninoises, ce qui fait partie
intégrante du projet global de l’association ATO.
Bien entendu, le centre est ouvert à toutes
personnes qui souhaitent le visiter et découvrir le quotidien des animaux. Pour
poursuivre ses actions, l'association ATO a besoin de soutiens financiers à
travers des sponsorings ou des partenariats avec les entreprises et cherche
aussi à collaborer avec les associations locales et internationales.
Actuellement le PAL, la fondation Brigitte Bardot, le zoo de la Barben, les
savons Zebulles, Wildland Security soutiennent l’association.
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Pour info : L’association ATO est une association française régie par la loi du 1er juillet 1901 pour la protection des primates du Bénin. (ATO signifie singe en langue fon) et se réfère à la loi n° 2002-16 portant régime de la faune en République du Bénin.
LAURE GAUTHIER
Ecrit le 27février 2017