Les marchands de rue

À Cotonou comme dans beaucoup de pays d'Afrique, nous croisons les marchands des rues. Les femmes déambulent dans les vons* des quartiers avec leur plateau ou panier de marchandises sur la tête. Nous rencontrons des marchandes de fruits et légumes, de bric à vrac comme celui qui propose tous type de balais. 

En voiture, c'est la même chose. Les marchands de gadget se précipitent dès que le feu est rouge ou lorsque vous êtes à l'arrêt dans un embouteillage. Ils zigzaguent entre les véhicules pour vous proposer le produit du moment. C'est la foire de quelques minutes ... On vous colle à la vitre une boîte de mouchoir, vous montre une panoplie de laisses et colliers pour chien pendus sur le bras, des gadgets pour voiture ou pour la maison autour du cou. ref vous avez le choix de l'article ! Il faut vendre en un minimum de temps !

Mais voilà les petits marchands des rues ont-ils de l'avenir à Cotonou. C'est la question que je me suis posée quand le préfet a interdit cette année, en décembre et janvier, la vente dans les rues, notamment les articles de Noël et jouets. Les représentants politiques cherchent à améliorer l'image de la ville et ce désordre de marchandage sur la voie publique dérange leur volonté de mettre en place un nouveau paysage urbain plus moderne. Pourtant ces petits marchands rendent bien des services. Ce travail permet à des familles de renflouer de quelques pièces la tirelire domestique et évite l'augmentation de la mendicité. 

Ne soyez pas surpris être assaillie par une multitude de marchands de rue dès que vous êtes à l'arrêt, ni par l'exhibition des handicapés ou l'exploitation des enfants pour vous soudoyer une pièce. Pas facile quand on n'a pas l'habitude en tant qu'occident qui le ressent le plus souvent comme une agression. Ils font partis du paysage folklorique de l'Afrique qui garde alors son authenticité.


*des petites rues en terre latérite

Ecrit par Laure Gauthier le 20 mars 2017

Commentaires